INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES :
Un pas vers l'utilisation d'hydrogène comme
carburant
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/29277.htm
Une nouvelle technologie solaire, capable de
fournir une solution non polluante à la production de carburant à
base d'hydrogène a été testée à grande échelle avec succès a
l'Institut Weizmann, en Israël.
Cette technologie pourrait sans doute aussi
faciliter le stockage et le transport d'hydrogène. Un rapport sur
les résultats de ces expériences sera fait en août prochain au
Congrès mondial solaire 2005 de la Société internationale d'énergie
solaire, qui se tiendra a Orlando, en Floride.
L'hydrogène, l'élément le plus abondant de
l'univers, pourrait être, à l'avenir, un excellent carburant non
polluant. Mais presque tout l'hydrogène utilisé aujourd'hui est
produit grâce à des procédés très chers exigeant la combustion de
combustibles fossiles polluants. De plus, le stockage et le
transport de l'hydrogène sont très difficiles et très onéreux.
La nouvelle technologie solaire s'attaque à
ces problèmes en créant une source d'énergie intermédiaire facile à
stocker, à partir de minerai métallifère, comme l'oxyde de zinc. A
l'aide de lumière solaire concentrée, le minerai est chauffé jusqu'à
une température d'environ 1200°C dans un réacteur solaire en
présence de charbon de bois. Ce processus fragmente le minerai,
libérant de l'oxygène et créant du zinc gazeux qui est condensé en
poudre. Celle-ci peut ensuite être mise en réaction avec de l'eau,
produisant de l'hydrogène qui sera utilisé comme carburant, et de
l'oxyde de zinc qui sera recyclé de nouveau en zinc dans une
installation solaire. Au cours d'expériences récentes,
l'installation de 300 kilowatts a produit de cette façon 45 kilos
de poudre de zinc en une heure, ce qui dépassait les objectifs des
chercheurs.
Ce processus ne génère aucune pollution, et le
zinc qui en résulte peut être facilement stocké et transporté, puis
converti en hydrogène selon les besoins. De plus, le zinc peut être
utilisé directement, par exemple dans des piles zinc-air qui
servent de convertisseurs efficaces d'énergie chimique en énergie
électrique. Cette méthode offre donc une manière de stocker
l'énergie solaire sous une forme chimique et de la libérer selon
les besoins.
Le Pr Jacob KARNI, directeur du Centre de
recherches sur l'énergie à l'Institut Weizmann a déclaré :
"Après de nombreuses années de recherche
fondamentale, nous sommes heureux de voir que les principes
scientifiques développés a l'Institut sont vérifies par les
nouveaux développements technologiques."
Michel EPSTEIN, directeur de projet a l'Institut
Weizmann ajoute :
"Le succès de nos dernières expériences
nous rapproche de l'utilisation industrielle."
Depuis plusieurs années, le concept de
fragmentation du minerai métallifère à l'aide de lumière solaire est
un sujet de recherche au Canadian Institute for the Energies and
Applied Research à l'Institut Weizmann, qui possède l'un des
équipements les plus perfectionnés de recherche solaire au monde,
comportant une tour solaire, un champ de 64 miroirs à faisceau
optique descendant (beam down). Le processus a d'abord été testé à
une échelle de quelques kilowatts, et a été ensuite exécuté à
l'échelle de 300 kilowatts en collaboration avec des chercheurs
européens.
Les chercheurs de l'Institut Weizmann travaillent
actuellement sur des minerais métallifères autres que l'oxyde de
zinc, ainsi que sur des matériaux qui pourraient être utilisés pour
une conversion efficace de la lumière solaire en énergie stockable.
Ce projet est le résultat d'une collaboration
entre des chercheurs de l'Institut Weizmann (Israël), l'Institut
Fédéral Suisse de Technologie, l'Institut Paul SCHERR (Suisse),
l'Institut de science et de génie des matériaux et procédés du CNRS
(France) et le ScanArc Plasma Technologies AB (Suède). Le projet
est financé par le programme FP5 de l'Union européenne.
Contacts :
- Yivsam Azgad - tel : +972 8 934 38 52/56 - email : yivsam.azgad@weizmann.ac.il
/ news@weizmann.ac.il
Sources : Cet article est le communique de presse en français de
l'Institut Weizmann, 04/08/2005
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