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Du : 8 mars 2002
SONOLUMINESCENCE - FUSION FROIDE Une percée scientifique importante sur un sujet encore très brûlant… Le numéro de Science, un magazine dont la sortie est prévue le 8 mars prochain va publier un article important de Rusi P. Taleyarkhan de Oak Ridge National Laboratory (Tennessee). Dans ce papier, R. P. Taleyarkhan et ses collègues C. D. West, J. S. Cho, R. T. Lahey Jr., R. I. Nigmatulin, et R. C. Block affirment avoir vu la preuve d'une fusion nucléaire des noyaux d'atomes d'hydrogène (recréant le processus qui se produit dans le soleil) dans un bocal de solvant organique, sur leur paillasse de laboratoire et à température ambiante. Jusqu'à présent cette fusion a été accomplie dans les armes atomiques ou dans d'énormes et coûteuses machines et à des températures extrêmement élevées. Au cas où ces informations ne pourraient paraître, le magazine Science vient de les publier gratuitement sur le web le 5 mars. Il est possible de les consulter aux adresses suivantes. "Evidence for nuclear emissions during acoustic cavitation" PHOTO and a VIDEO de l'expérience de sonofusion de Taleyarkhan http://www.sciencemag.org/feature/data/hottopics/bubble/1067589.pdf L'annonce comprenant tous les autres liens http://www.sciencemag.org/feature/data/hottopics/bubble/index.shtml
http://www.sciencemag.org/feature/data/hottopics/bubble/1070165.pdf
http://www.sciencemag.org/feature/data/hottopics/bubble/1808.pdf
http://sciencenow.sciencemag.org/cgi/content/full/2002/304/1 Note : Les articles sont au format pdf et nécessitent la présence de Acrobat 5.0. Pour la mise à jour voir http://www.adobe.com/products/acrobat/readstep2.html "Bubble Fusion Furor" (avec souscription et mot de passe) http://sciencenow.sciencemag.org/cgi/content/full/2002/304/1 L'annonce de cette stupéfiante affirmation par l'équipe de R. P. Taleyarkhan aurait des conséquences importantes vis à vis de la prolifération du nucléaire et offrirait potentiellement à l'humanité une source d'énergie propre et illimitée. APERCU DE L'EXPERIMENTATION DE R. P. TALEYARKHAN Les travaux de R. P. Taleyarkhan et de ses collègues sont reliés au phénomène connu en tant que cavitation acoustique, phénomène dans lequel des ondes sonores vibrant dans un fluide créent de minuscules bulles et les font ainsi se dilater et se comprimer. Sous certaines conditions, ces bulles émettent de minuscules flashes de lumière quand elles s'effondrent, ce que l'on nomme sonoluminescence. (Voir dans notre site à la section Sur la piste…Systèmes à air, eau …notre page intitulée Quelques mots sur la sonoluminescence…) En bref, selon les scientifiques de l'équipe de R. P. Taleyarkhan : Dans des expériences de cavitation avec de l'acétone au deutérium, une activité supérieure au niveau de base de désintégration du tritium a été détectée . De plus la preuve d'une émission de neutrons proche de 2,5 millions d'électrons volts (MeV) a également été observée, comme on pourrait s'y attendre pour une fusion deutérium - deutérium. Des simulations hydrodynamiques de " shock code " confortent les données observées et ont indiqué des conditions d'implosion de bulles fortement comprimées et chaudes (106 à 107 kelvin) telles que celles exigées dans des réactions de fusion nucléaire.L'expérience débute avec un petit cylindre d'acétone dans lequel tous les atomes d'hydrogène ont été remplacés par du deutérium (forme lourde d'hydrogène extraite de l'eau de mer et qui a un neutron en plus). La plupart des noyaux d'hydrogène ont un seul proton alors que les atomes de deutérium ont une particule supplémentaire, un neutron, cette forme est quasiment autant double que lourde et assez instable. L'équipe de R. P. Taleyarkhan a soumis le cylindre à des ondes acoustiques. En même temps ils ont éliminé l'acétone au deutérium avec des neutrons hyper rapides. Les neutrons dont chacun porte une énergie de 14 MeV ont cassé les molécules d'acétone en leur donnant un " punch " d'énergie. " On obtient une vaporisation à petite échelle "dit R. P. Taleyarkhan .Les poches de vapeur font des bulles et les font grossir jusqu'à environ 1 mm, cette taille étant bien plus grande que celle de bulles obtenues normalement dans un champ acoustique. Les bulles grossissent jusqu'à être géantes, visibles à l'œil nu. L'effondrement catastrophique d'une bulle dont la taille passe de 1 mm à quelques nanomètres réchauffe l'acétone au deutérium à un tel point que les atomes de deutérium entrent en collision et fusionnent. C'est ce qu'annonce et soutient cette équipe de recherche. " Nom d'un chien ! ça me déprime de ne pas avoir fait cette expérience ! " dit Lawrence Crum, expert en sonoluminescence (Universités Washington et Seattle) et qui reconnaît avoir lu le papier pour Science (dont les éditeurs ne révèleront pas l'identité des autres lecteurs ).L. Crum ajoute : Quand du deutérium fusionne avec du deutérium, 2 choses peuvent se produire : - Les deux peuvent former un atome d'H 3 ou tritium (avec un proton et deux neutrons, principe utilisé en 1945 pour la bombe H) pendant que les protons en trop s'éjectent à toute vitesse avec environ 3,02 MeV (et dans l'appareil ils seraient rapidement absorbés par l'acétone) - les deux peuvent faire un noyau d'hélium 3 pendant que le neutron en trop s'échappe avec 2,45 MeV. Contrairement au proton , il s'échapperait du bain d'acétone. R. P. Taleyarkhan et ses collègues affirment avoir détecté des neutrons dont les énergies sont en accord avec des émissions à 2,45 MeV. Les deux effets disparaissent quand on remplace l'acétone au deutérium par de l'acétone seul, quand on coupe les ondes acoustiques, ou quand on change la température du bain de façon à ce que la cavitation soit moins favorisée. De nombreux scientifiques pensent que les bulles comprimées par les ondes acoustiques atteignent de fortes températures et pressions. Certains supposent que dans de bonnes situations ces bulles pourraient fournir des conditions suffisamment extrêmes pour déclencher la fusion. C'est ce que R. P. Taleyarkhan et ses collègues ont testé et ont publié sur le web contredisant ainsi les conclusions de Dan Shapira et Michael J. Saltmarsh. L'expérience faite par Shapira et Saltmarsh à la demande de Lee Riedinger directeur de ORNL a été menée avec le même appareil mais avec un détecteur de neutrons plus sensible. Pour ces deux chercheurs, il n'y a pas de preuve d'excès de neutrons dus à la fusion. Le Directeur de ORNL qui avait chargé ces deux scientifiques de reproduire l'expérimentation de l'équipede Taleyarkhan dit que la controverse est " un dialogue actif sur le fait de savoir ce qui pourrait être faux dans l'établissement des mesures " tout en " félicitant "en même temps R. P. Taleyarkhan et qualifiant son travail de " très novateur et intéressant".Le 1 er mars un rejet prématuré (fait avec une certaine légèreté) venant de APS (American Physical Society) a été publié sous la plume de son porte parole Bob Park. Le Dr Scott Chubb (scientifique spécialiste en fusion froide et conseiller IRI) qui a vraiment pu s'entretenir avec Bob Park au sujet de ses commentaires dit :" Il se trouve que dans la seconde contre expérience (Shapira et Saltmarsh, NDLR) où il a été affirmé que le résultat, neutron 2,5 MeV n'avait pas été observé, il est plausible que les expérimentateurs n'aient pas tout vu puisqu'ils n'ont pas vu aussi le neutron 14,1 MeV. Ce qui est pire, c'est que leur analyse a une faille puisqu'ils ont seulement mesuré des neutrons et n'ont pas cherché le tritium. " Il est clair qu'un certain nombre de personnes ne souhaitaient pas que Science publie. Un physicien de Princeton William Happer, et Richard Garwin du laboratoire T. J Watson de IBM ont écrit au directeur de Science Donald Kennedy en lui demandant de publier aussi les données des chercheurs en désaccord avec celles de R. P. Taleyarkhan ou au moins de ne pas donner trop de publicité à l'article en question, et si possible sans le mettre à la UNE. Happer (qui a dirigé le DoE deux ans au début des années 90) dit qu'en écrivant cela à Science il essaie d'éviter à la communauté scientifique d'avoir un autre fiasco gênant… Garwin se dit troublé par les réglages constants que R. P. Taleyarkhan et son équipe ont faits et qu'il serait malheureux que Science prenne position sur le fait que l'expérience soit correcte ou pas. (NDLR : L'édito de Donald Kennedy répond parfaitement à ces doutes) FredD. Becchetti (Université du Michigan) qui a reproduit les expériences de Taleyarkhan (tout comme R. Nigmatulin de l'Académie des Sciences de Russie) dit, lui, que " les expériences de Taleyarkhan et son équipe paraissent avoir été faites avec soin et qu'elles ont fait l'objet de lecture de leurs pairs. Par conséquent les résultats sont crédibles jusqu'à ce qu'il y ait d'autres preuves contraires."Becchetti fait toutefois remarquer que si la réaction de fusion d + t est une routine dans des modèles " table top " d'accélérateurs de deutérium à basse énergie pour produire 14,1 MeV de neutrons de fusion, elle exige pour cela l'utilisation de cible spéciale au tritium radioactif, et par conséquent l'autorisation du gouvernement. Neil Turuk professeur de physique théorique à l'Université de Cambridge dit que les résultats une fois confirmés sont très excitants : " La fusion froide a eu une triste histoire, mais ces laboratoires (NDLR : ORNL) sont parmi les meilleurs du monde et toutes les précautions ont dû être prises pour que les choses soient bien faites."Face à ces controverses et réactions, le magazine Science a sérieusement réfléchi sur le fait de publier ou non les résultats des expériences de R. P. Taleyarkhan. Après de nombreux échanges avec les scientifiques impliqués aussi bien qu'avec d'autres chercheurs dont les mesures étaient en désaccord avec celles de R. P. Taleyarkhan, Science a finalement décidé de publier et même par Internet avant la date de sortie de la revue. Le choix : fusion chaude ou fusion froide ?
La recherche menée par Taleyarkhan a des implications importantes pour d'autres projets de fusion. L'Angleterre héberge déjà le projet Jet à Culham à Oxford. Là, une machine a été construite afin de rechercher des réactions de fusion nucléaire durables. Ce week end il est apparu que Culham avait laissé tomber sa propre recherche en sonoluminescence et autre forme de fusion " low - tech " après un rapport de Thornton Greenland, ancien scientifique de haut grade, qui a suggéré qu'un tel fonctionnement était même improbable. Greenland a dit : " J'ai pensé que les preuves de fonctionnement étaient trop minces mais les résultats de Taleyarkhan suggèrent que je m'étais trompé."Récemment Lord Sainsbury, le mInistre des Sciences a engagé l'Angleterre a rejoindre un projet international de construction d'une machine coûtant 2 milliards de livres, machine appelée Iter, mot latin pour " the Way " . Même avec cette machine les réactions ne dureraient que 16 minutes. Note : On envisage le réacteur de fusion convenable, opérationnel et producteur d'énergie d'ici 30 à 50 ans. Fleischmann qui vit près de Salisbury croie toujours que ses résultats étaient corrects (confirmés entre autres au CEA de Grenoble par le Professeur Longchampt). Il regrette d'avoir été pressé pour publier avant d'être prêt et, parlant de l'équipe de Taleyarkhan il dit :" J'espère qu'ils ont réussi. Si c'est le cas j'espère que, cette fois le monde est prêt …"Vu les données fournies par R. P. Taleyarkhan et ses collègues, les scientifiques peuvent être bientôt en mesure d'étudier la fusion nucléaire et d'autres réactions de fusion en se servant d'appareils table-top à sonoluminescence Tout le monde s'accorde sur la nécessité de la reproduction de l'expérience. Happer ajoute " qu'il y a une petite chance qu'ils soient dans le vrai ; cela devrait être publié, la vérité ressort toujours " .Quant à R. P. Taleyarkhan et Richard Lahey ils espèrent que d'autres chercheurs vont reproduire bientôt leur expérience. __________________________ Commentaire de Quant'Homme Ayant eu connaissance (merci Jean-Louis !) de ces travaux scientifiques (tant d'autres nous échapperont faute d'information), représentant une percée qui, une fois reproduite et acceptée par la communauté scientifique sera d'une grande importance pour la science et l'humanité, Quant'Homme pense que cet extrait de l'édito de Jean-Yves Casgha dans le dernier numéro (72) de Science Frontières convient bien à la description de l'état général de la planète et particulièrement à l'espoir apporté par cette information.
" Sommes-nous une espèce en danger ? le seul fait de poser la question laissait présager que la réponse pouvait être oui. Ce qu'elle fut, sauf que l'amertume contenue dans l'effrayant constat d'un effroyable gâchis portait en elle-même les germes éclatants d'un extraordinaire espoir : nous autres civilisations assez cupides et aveugles pour nous condamner nous-mêmes à mort, avons en même temps développé tous les moyens, tous les outils pour nous préserver et bâtir des futurs enchanteurs dont par une étrange aberration mentale nous ne ferions pas le fabuleux legs à nos enfants. Cherchez l'erreur ! …" |