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Les Nouvelles de Quant'Homme - Page créée le 04/05/2007

Une pédagogie pour un futur durable

Voici la traduction d'un article de Béatrice Bressan paru dans le numéro de Mai 2007 du  courrier du CERN (Centre Européen de Recherche Nucléaire)

sous le titre  "Une théorie de l'unité qui associe la science et les valeurs sociales."

Le Festival de la Science qui s'est tenu à Gênes, en Italie, du 26 Octobre au 7 Novembre 2006  a attiré 250000 visiteurs.  C'est , depuis 4 ans, un des événements les plus attendus pour la communication scientifique européenne.

En 2006, le physicien et théoricien des systèmes, le Dr Fritjof Capra, directeur fondateur du Centre d'Eco-instruction à Berkeley, (CA), un des invités marquants de cet événement, et un des conférenciers parmi les plus influents, s'est entretenu avec Béatrice Bressan de sa vision et des objectifs pour une éducation à une vie durable.

Le Dr Capra fait la promotion de l'écologie et de la réflexion sur les systèmes dans l'enseignement primaire et secondaire. Le Dr Capra est un physicien et théoricien des systèmes, qui a obtenu son doctorat de physique à l'Université de Vienne en 1965, avant de passer 20 ans dans la recherche en physique des particules. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages de renommée internationale comme "Le Tao de la Physique", "The Turning Point", "The web of life" et "The Hidden Connections", et au festival il a donné une conférence intitulée "Léonard de Vinci : l'unité de la science et de l'art" *

Le portrait de Fritjof Capra est emprunté à la revue que le courrier du CERN  nous adresse gracieusement depuis déjà une bonne vingtaine d'années.

 

"Une théorie de l'unité qui associe la science et les valeurs sociales."

Béatrice Bressan : Vous avez débuté votre carrière en tant que chercheur en physique des particules et êtes devenu célèbre pour avoir publié en 1975, un livre très populaire "Le Tao de la Physique" qui faisait le lien entre la physique du vingtième siècle et les traditions mystiques. Vous attendiez-vous à un tel succès lorsque vous avez écrit ce livre ?

Fritjof Capra : A la fin des années 1960, j'avais remarqué quelques parallèles frappants entre les concepts de la physique moderne et les idées fondamentales des traditions mystique orientales. A cette époque, j'étais fermement persuadé que ces parallèles seraient un jour une connaissance courante et que je pourrais écrire un livre sur ce sujet. Le succès reçu ensuite par le livre à dépassé toutes mes attentes.

Récemment,  j'ai été particulièrement content  d'apprendre que mon travail d'écrivain était reconnu par le CERN. Quand le gouvernement de l'Inde, pour célébrer la longue association entre lui et cet organisme a offert au CERN une statue de Shiva Nataraja, le dieu de la danse, une plaque spéciale y a été placée. Elle explique la relation entre la danse cosmique de Shiva et la "danse" de la matière subatomique grâce à plusieurs citations extraites du Tao de la Physique (Courrier du CERN Juillet-Août 2004 p 37)

La physique des particules peut être vue comme une approche réductionniste, mais vous vous êtes dirigé et avez plaidé en faveur des systèmes de vision en tant que tout. Quand avez-vous commencé à entrer dans la théorie des systèmes et comment ont été guidées vos réflexions ?

Dans l'épilogue du "Tao de la Physique", ** je soutenais que "la vision du monde qu'implique la physique moderne est en contradiction avec notre société actuelle, qui ne reflète pas du tout  les corrélations harmonieuses que nous observons dans la nature.

Pour relier les changements de concepts de la science avec le changement  plus grand de la vision du monde et des valeurs dans la société, je devais aller au-delà de la physique et rechercher un  cadre de travail conceptuel plus large. Et c'est en faisant cela, que j'ai réalisé que nos plus grandes questions sociales (santé, éducation, droits de l'homme, justice sociale, pouvoir politique, protection de l'environnement, direction des entreprises et des affaires, économie et ainsi de suite - ont toutes quelque chose à voir avec des systèmes vivants : avec des êtres humains, des systèmes sociaux et des écosystèmes. En réalisant cela, mes intérêts de recherche se sont déplacés  et au milieu des années 1980, j'ai arrêté de faire de la recherche dans la physique des particules.

Maintenant, ceci semble être en train de devenir une approche populaire avec un intérêt croissant pour les idées de complexité. Etes-vous satisfait  de voir comment se développe la complexité ?

Oui, bien sûr. Je pense que le développement de la dynamique non linéaire connue sous le nom de théorie de la complexité, dans les années 1970 et 1980, marque un tournant décisif  dans la compréhension que nous avons des systèmes vivants. Les concepts clés de ce nouveau langage - chaos, attracteurs, fractales, bifurcations etc. - n'existaient pas du tout il y a 25 ans.

Aujourd'hui, nous savons quelles questions poser quand nous traitons de systèmes non linéaires. C'est ce qui a conduit à des avancées significatives dans notre compréhension de la vie. Dans mes propres travaux, j'ai développé un cadre conceptuel qui intègre trois dimensions de la vie : biologique, cognitive et sociale. J'ai présenté ce cadre dans mon livre "The Hidden Connections".

Comment vous êtes-vous trouvé impliqué dans le Centre d'Eco Instruction à Berkeley ?

Pendant ces dernières trente années, j'avais travaillé en tant que scientifique et écrivain scientifique, et aussi j'avais été éducateur et militant écologiste. En 1995, avec quelques collègues, j'ai fondé le Centre d'Eco instruction (Center for Ecoliteracy)  pour promouvoir la réflexion sur l'écologie et les systèmes dans les écoles publiques. Ces dix dernières années, nous avons mis au point une pédagogie spéciale que nous appelons "éducation à une vie durable". Créer des moyens durables pour des communautés humaines, tout d'abord, c'est comprendre la capacité inhérente à la nature de conserver la vie, et ensuite reconcevoir en conséquence nos structures physiques, nos technologies et nos institutions sociales. C'est ce que nous voulons signifier par "écologiquement instruit"

Que pouvez-vous dire du succès de vos projets, et comment mesurer ce succès ?

Je suis heureux de dire que notre travail a été formidablement bien reçu par les éducateurs. Le débat autour des standards dans l'éducation et les réformes est important, mais il est basé sur la croyance que le but de l'éducation est de préparer notre jeunesse à se placer uniquement en compétition et en gagnant dans l'économie globale. Le fait que cette économie ne préserve pas la vie mais détruit la vie est en général ignoré, et c'est ainsi que sont  les véritables défis éducatifs de notre temps - comprendre le contexte écologique de nos vies, afin d'apprécier les échelles et les limites, et de reconnaître les effets à long terme des actions humaines et enfin, par dessus tout de "relier les points entre eux ".

Notre pédagogie "une éducation à une vie durable" est pratique, systémique et pluridisciplinaire. Elle transforme les écoles en communautés de savoir,  rend les jeunes écologiquement instruits et leur donne une vue éthique du monde et les aptitudes à vivre pleinement leur vie.

A partir de ce que vous connaissez de l'éducation des deux côtés de l'Atlantique, pensez-vous qu'il y a des différences majeures entre les systèmes éducatifs d'Europe et ceux des US, et pensez-vous qu'ils puissent apprendre l'un de l'autre ?

Parmi les éducateurs qui assistent à nos séminaires, il y a des gens qui viennent de toutes les parties du monde. Ces échanges et dialogues nous ont fait réaliser que, malgré le fait que notre pédagogie ait inspiré des gens dans de nombreux pays - aussi bien en Europe qu'en Amérique Latine, Afrique et Asie - elle ne peut pas être utilisée telle qu'elle comme modèle dans ces pays.

Les principes de l'écologie sont les mêmes partout, mais les écosystèmes dans lesquels nous pratiquons l'étude et expérimentons sont différents comme le sont les contextes culturels et politiques de l'éducation dans différents pays. Ceci veut dire que l'éducation à la durabilité  doit être à chaque fois re créée.

La physique peut-elle contribuer à la vision d'une vie durable ?

Absolument. l'écologie est   fondamentalement multidisciplinaire  puisque les écosystèmes associent le monde vivant et non vivant. par conséquent, l'écologie est fondée, non seulement sur la biologie, mais aussi sur de nombreuses autres sciences y compris la thermodynamique et autres branches de la physique.

Le flux d'énergie, en particulier, est un principe important de l'écologie, et laisser les carburants fossiles pour aller vers des sources d'énergies renouvelables est un défi pour lequel les scientifiques peuvent apporter des contributions significatives. Ce n'est pas un hasard si un des plus grands experts mondiaux sur l'énergie, Amory Lovins, directeur d' l'Institut Rocky Mountain, est physicien.

Vous travaillez actuellement à un nouvel ouvrage concernant la science de Léonard de Vinci. Dans votre conférence au festival de Gênes, vous expliquez que ce dont nous avons besoin aujourd'hui, est exactement le genre de science que De Vinci avait envisagé . Comment pensez-vous que la physique devrait - ou pourrait - évoluer dans le futur ? Y a-t-il là, à votre avis, un futur pour la physique

Bon, vous posez là plusieurs questions et toutes sont très importantes et je ne sais pas si je vais pouvoir les mettre en valeur dans ce bref entretien. De fait, nous avons beaucoup à apprendre de la science de Léonard. Comme nos sciences deviennent de plus en plus pointues et concentrées sur leur sujet, incapables de comprendre les problèmes de notre époque à partir d'une perspective interdisciplinaire, et dominées par des entreprises s'intéressant peu au bien-être de l'humanité, nous avons un besoin urgent d'une science qui honore et respecte l'unité de toute la vie, reconnaîsse l'interdépendance fondamentale de tous les phénomènes naturels et nous reconnecte avec la Terre vivante. C'est exactement le genre de science que Leonard de Vinci avait vue et ébauchée par anticipation il y a 500 ans.

Les physiciens ont beaucoup à faire pour contribuer au développement d'un tel nouveau paradigme scientifique. Dans la science moderne l'interdépendance fondamentale de tous les phénomènes naturels a tout d'abord été reconnue dans la théorie quantique, et différentes branches de la physique sont essentielles pour une compréhension complète de l'écologie.

Cependant, pour contribuer de manière significative au grand défi que représente la création d'un futur durable, les physiciens auront besoin de reconnaître que leur science ne peut jamais fournir une "théorie de tout" mais est seulement une des nombreuses disciplines scientifiques exigées pour comprendre les dimensions biologiques, écologiques, cognitives et sociales de la vie.

Traduction Bernadette Soarès  et remerciements à Béatrice Bressan pour la publication de cet article où chaque lecteur francophone pourra trouver matière à réflexion.

* ce dernier paragraphe fait ressurgir des souvenirs : dans ma jeunesse, au Bac, j'avais (Mme Soarès) basé toute ma dissertation sur De Vinci (c'était plutôt risqué mais je pensais que l'exemple convenait bien) après avoir choisi le  sujet  qui, de mémoire, était "Peut-on être à la fois scientifique et artiste". J'étais persuadée avec mes seules modestes connaissances de jeune étudiante de l'époque (bien loin de celles d'un scientifique renommé comme Mr Capra) que le génie qu'était De Vinci en illustrait vraiment la possibilité. Sur ce thème, la conférence de Mr Capra à Gênes, a du être autrement passionnante. que ma vieille dissert' dont je n'ai même plus le brouillon, pourtant 50 ans plus tard, cela aurait été amusant de la relire !!

** Epilogue du "Tao de la Physique " extrait bibliothèque personnelle


Symétrie, serpents et escargots

Les symétries rompues ont souvent fasciné les physiciens, et il semble bien que les biologistes le soient aussi ...

Une histoire de serpents mangeurs d'escargots. Masahi Hoso de l'Université de Kyoto et ses collègues ont découvert que des serpents amateur d'escargots avaient davantage de dents du côté droit de la  mâchoire qu'à gauche ? Pourquoi donc ? eh! bien il n'est pas facile de déloger l'escargot de sa coquille, donc c'est ce qui l'aide à l'extraire et le manger, du moins si les coquilles sont spiralées à droite. En étudiant un de ces reptiles spécialistes, le "pareas iwasakii", l'équipe de scientifiques a observé que les serpents pouvaient mieux extraire les escargots dont les coquilles étaient ainsi enroulées plutôt que ceux qui avaient une spirale  tournant dans le sens inverse. Et l'effet secondaire, c'est que dans ces régions, ces derniers escargots tendent à être supérieurs (meilleurs ?) - cas évident d'une première petite violation de la parité (même accidentelle) qui a été amplifiée par la biologie et l'évolution. (extrait traduit par B.S )

Masaki Hoso et al. 2007 Biology Letters 3 169 in CERN courrier mai 2007

Le film des serpents en action http://ecol.zool.kyoto-u.ac.jp/~hoso/E-top.html


Un site en anglais

Cyrille L. , toujours en relation avec nous depuis quelques années déjà, nous a communiqué l'adresse du site de Patrick Kelly

Practical Guide to Free-Energy Devices

http://www.panacea-bocaf.org/files/patrickkelly/Start.html

"The purpose of this web site is to provide you with an introduction to a series of devices which have been shown to have very interesting properties and some are (incorrectly) described as 'perpetual motion' machines.

What's that you say - perpetual motion is impossible? My, you're a difficult one to please. The electrons in the molecules of rock formations have been orbiting steadily for millions of years without stopping - at what point will you agree that they are in perpetual motion? "

Certains vont déplorer que ce site soit en anglais

Mais ça tombe bien puisqu'on vient encore de nous demander dernièrement si notre site était traduit en anglais. Question à laquelle nous répondons invariablement que ce n'est pas après avoir passé 12 ans dont 5 à plein temps en traductions, mise en page et en ligne de documents issus de sources majoritairement en anglais que nous allons faire le cheminement inverse !

Nos lecteurs pourront trouver dans ce site des images et documents dont certains sont dans nos pages, mais pas tous. Il y a des noms bien connus de ceux qui cherchent dans les domaines habituellement rencontrés dans nos pages, ceux de nombreux chercheurs et expérimentateurs que nous avons cités. Et il y a aussi de nombreux brevets, des "tutorials" pour se familiariser avec l'électronique

exemples du tout début de la liste

Devices Part 1: The Law of Conservation of Energy and how it applies, Power collected through aerial systems - designs by Thomas Henry Moray, Nikola Tesla, Frank Prentice and Hermann Plauston, Roy Meyers' device for collecting free electricity, Edwin Gray's power tube, Radiant Energy, Gray's pulse motor design, Creative Science's motor design, Alfred Hubbard's 'Atmospheric Power Generator', Paul Brown's radioactive-decay battery and IMP's Pulsed Electric Motor.

Devices Part 2: Robert Adams' pulsed electric motor, Harold Aspden's modifications to the Adams motor, Teruo Kawai's Electric Motor, Butch Lafonte's Motor/Generator, William Muller's Motor/Generator, Hector Torres' RotoVerter Generator system and construction details for alternators.

Il y a aussi d'autres noms de chercheurs dont nous n'avons pas parlé, qui nous sont d'ailleurs inconnus, mais est-il besoin de dire que même notre copieuse moisson ne peut être exhaustive ? !

Merci à Cyrille, vraie sentinelle pour dénicher des pistes intéressantes !