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"Il n'y a pas de crise de l'Energie, mais simplement une crise d'Ignorance" B. Fuller

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Une équipe d’astronomes dirigée par Jes JOrgensen de l’Institut Niels Bohr à l’Université de Copenhague et utilisant ALMA * a identifié des molécules de sucre autour d’une jeune étoile ressemblant à notre Soleil. C’est la première fois qu’on découvre du sucre autour d’une telle étoile et la découverte suggère que les briques élémentaires de la vie sont disponibles quand se forment les planètes.

Une longue liste de molécules a déjà été détectée dans le milieu interstellaire. Cela va de composés diatomiques simples comme O₂ ou CO jusqu’à des molécules complexes y compris de l’alcool ou même des fullerènes (C₆₀ ou buckyballs ). La forme simple de sucre découverte par ALMA est du glycolaldéhyde, H₂COHCHO, une molécule détectée pour la première fois en 2000 dans un gros nuage moléculaire proche du centre de notre galaxie, Sagittarius B2.

On l’a maintenant détecté dans un disque formant une planète autour de IRAS 16293-2422, une jeune étoile binaire ayant à peu près la même masse que notre Soleil. L’étoile est située à quelque 400 années-lumière dans une pépinière  ("pouponnière") d’étoiles près de Rho Ophiuchi.

Découvrir des molécules dans l’espace exige un spectromètre extrêmement précis dans la gamme microonde du spectre électromagnétique. La vibration et la rotation d’une molécule est mesurée et peut ainsi prendre seulement certaines valeurs bien définies. Lors d‘une dé-excitation atomique, la transition d’un niveau vibratoire ou rotationnel à un autre possédant moins d’énergie a pour résultat l’émission d’un photon d’énergie correspondante. Ceci mène à un excès de photons à certaines énergies et donne des lignes d’émission caractéristiques dans le spectre d’une source.

L’importance de la découverte réside dans le fait que le glycolaldehyde est un des ingrédients de la formation d’acide ribonucléique (ARN) – une macromolécule semblable à l’ADN – qui est essentielle à la vie sur Terre. Découvrir de telles molécules complexes autour d’une étoile à des distances similaires à celles entre Uranus et le Soleil signifie que les éléments constitutifs de la vie existent autour de nouvelles étoiles au moment de la formation de planète.

Deux questions se posent, reliées à la découverte.

La première : comment se forment ces molécules complexes ?

La seconde : peuvent-elles survivre à la formation de la planète ?

Des interactions aléatoires d’atomes flottant dans l’espace ne seraient pas suffisantes pour expliquer la quantité et la complexité des molécules qui ont été trouvées. On pense que des grains de poussière seraient de préférence l’endroit où les atomes pourraient être ionisés par des rayons cosmiques et se combiner alors avec des atomes ou des molécules proches par attraction électromagnétique. Si on peut considérer ces molécules nées dans l’espace comme des graines de vie, alors, il faut comprendre par quel moyen elles sont protégées de la chaleur excessive et de la radiation UV provenant de l’étoile pendant le processus chaotique de formation de la planète.

Ce qui est vraiment certain c’est que ALMA tient toutes ses promesses et apportera de nouveaux indices sur l’origine de la vie sur Terre et probablement ailleurs.

Voir aussi dans la page 10 de Bruno une petite sœur à la Terre